samedi 21 août 2010

Un coin de ciel bleu


- « Pas un coin, une bande », dit Olie, allongé sur le ponton les bras en oreiller et les orteils barbotant dans le lagon.

- « Quoi, une bande ? »

- « Ben un rectangle, un couloir, quoi. »

- « Quoi, un couloir ? »

-« Merde, va voir ! »

J’ai remonté le sentier reliant la plage à la route. Plein soleil. « Là, je suis sec ! » criai-je à Olie. J’ai enfourché la mobylette, pris la route au hasard, à droite. 500 mètres plus loin, j’entre dans un rideau de pluie comme sous une cascade. Rebrousse chemin, de nouveau sous le soleil, repasse devant Olie: « Là, putain j’suis trempé ! » Continue la route dans l’autre sens. 500 mètres, et c’est de nouveau la douche et le ciel noir.

J’ai recommencé le manège une bonne dizaine de fois, lançant à chaque passage tantôt un cri de joie, tantôt une injure à Olie, qui ne laissait toujours entrevoir aucun signe de vie. Après avoir épuisé les combinaisons possibles - allongé sur la route la tête sous l’eau et le corps au soleil, et vice versa ; juste une jambe sous l’eau le reste au sec ; ou encore debout la moitié du corps immergé, avec des Oooh ! et des Ouaah ! - j’ai abandonné la pétrolette dans un bosquet et suis retourné me sécher sur le ponton, où Olie, impassible, préparait un nouveau joint d’herbe.

(Ko Samui, Choeng Mon, Sud Thaïlande)

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