vendredi 27 août 2010

Feuilles de route


Allez, fiston, on prend ses frusques sur son dos,
Moi les miennes
Et on y va.
Quand je pense à toutes ces splendides cités et nations
qu'on va voir en chemin!

Quand tu en auras ta claque,
Donne-moi ton ballot,
Repose le gras de ta main sur ma hanche
Et quand ce sera mon tour,
Tu feras idem pour moi
Parce, qu'une fois en route,
dis-toi qu'on ne s'arrête plus.

Ce matin, vers la fin de la nuit,
Je suis monté sur une colline
pour regarder le ciel avec ses foules,
Et j'ai dit à mon âme:
Le jour où nous aurons fait le tour des ces orbes,
et du plaisir et du savoir qu'il y a en chacun d'eux,
serons-nous enfin satisfaits et repus?

Mon âme m'a dit:
Non, une fois à niveau de l'écluse,
nous passerons plus loin.

Et puis tu n'arrêtes pas de me poser des questions
Et je ne suis pas sourd,
Mais ma réponse est que je n'ai pas de réponse,
Qu'il faut que tu la trouves pour toi-même.

Walt Whitman
Chanson de moi-même, dans Feuilles d'herbe, 1855

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